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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

On a de lui un ouvrage très-singulier, où il expose avec beaucoup de profondeur et d’esprit les bases d’une Philosophie naturelle, fondée sur l’observation ou l’expérience. Il y met en présence, sous forme de dialogue, la pratique et la théorie ; il y montre la pratique toujours victorieuse, renversant tous les raisonnements de la théorie, et nous laisse voir sa grande antipathie pour les physiciens scolastiques, dont l’influence menaçait d’étouffer la Chimie au berceau.

Ainsi, pour nous résumer, l’origine de la Chimie industrielle se perd dans la nuit des temps ; et celle-ci, fille du hasard et d’une routine patiente, précède de bien des siècles les premiers essais de la Chimie systématique.

Dès leur apparition sur la scène, les chimistes ou alchimistes proclament leur respect pour le témoignage des sens et leur foi complète pour les résultats de l’expérience et de l’observation.

Dès l’apparition des premiers professeurs de Chimie dans les écoles, nous les voyons se poser hardiment en adversaires de la doctrine, si universellement respectée alors, des quatre éléments d’Aristote, et prouver que la Chimie conduit à reconnaître d’autres éléments.

Enfin nous les voyons prouver du fond du laboratoire ou proclamer du haut de la chaire qu’ils