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ALCHIMISTES.

qu’après une grande lacune on voit reparaître un véritable alchimiste dans la personne de Price, en 1783. Celui-ci montrait, en Angleterre, une poudre rouge et une poudre blanche propres à transformer le mercure en or ou en argent, à volonté. Il avait même fait cette expérience devant nombre de personnes, publiquement et à sept reprises différentes. La Société royale de Londres, qui d’abord avait vu avec indifférence cette expérience sur la crédulité publique, se trouva pourtant dans la nécessité de s’en occuper, car Price était docteur et membre de la Société : elle nomma des commissaires pour examiner le secret. Quand Price se vit obligé d’opérer sous les yeux des membres de la Société, il prétendit n’avoir plus de poudre, et recourut à divers faux fuyants. On lui laissa le temps de faire ses préparatifs. Enfin, en 1784, pressé de nouveau par la Société royale, il donna à cette mystification un dénouement tout à fait imprévu, en s’empoisonnant avec de l’huile volatile de laurier-cerise. Triste exemple des déplorables conséquences auxquelles un besoin effréné de célébrité pousse les hommes, dont l’orgueil veut se satisfaire, même aux dépens de la vérité !

Tandis que les philosophalistes se confondaient en efforts inutiles dans leurs laboratoires, Vanhelmont et quelques autres disciples de Paracelse,