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PARACELSE.

la recherche d’un dissolvant sans égal, du menstrue universel, en un mot, de l’alcaest. Est-ce le corps alcalin par excellence, alcali est ? est-ce un être tout esprit, allen geist ? Nous n’en pouvons rien savoir, tant il y a de confusion dans les idées de Vanhelmont sur cet objet, et c’est lui qui s’en est le plus occupé. Paracelse s’est, pour ainsi dire, borné à en signaler l’existence, berçant ainsi l’imagination de ses élèves de l’espoir de découvrir un corps capable de récompenser les travaux les plus longs et les plus assidus, par ses merveilleuses propriétés.

Au surplus, et les détails qui précèdent le laissent prévoir, Paracelse avait en horreur les Arabes et les scolastiques ; il professait pour eux un profond mépris. Son bonnet, disait-il, quand échauffé par le vin il se livrait à ses déclamations obscures et furibondes, son bonnet en savait plus long que Galion et Avicenne. Ce dédain pour l’école arabe remit Hippocrate en honneur dans les études médicales. Mais notre enthousiaste fit payer cher ce service, par l’opinion exagérée du pouvoir de la Chimie en Médecine, qu’il chercha à communiquer à ses élèves, et il exerça une influence très-fâcheuse sur la marche de cette science. Nous verrons plus tard Boerhaave blâmer Paracelse d’avoir imposé la Chimie à la Médecine comme une maîtresse impérieuse,