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PARACELSE.

Dirigé par ce principe que, dans tous les objets de la nature, il devait y avoir une matière essentielle, une quintessence, Paracelse, qui avait toujours en vue de l’obtenir, s’efforçait donc d’élaguer des mélanges naturels les corps les moins actifs et d’en retirer les substances les plus énergiques. Ces idées, après tout, le guidaient d’une manière juste, car c’est comme s’il avait dit, par exemple : l’opium, la ciguë, renferment en petite quantité des composés très-actifs auxquels ces médicaments doivent leur puissance ; il faut les isoler ; si l’on y parvient, ils représentent, à dose très-faible, les propriétés d’une quantité considérable de la matière d’où ils proviennent. C’est comme s’il avait dit : pour les métaux, certains dissolvants peuvent exalter leurs propriétés en ouvrant la maison, d’autres les affaiblissent en la fermant. Peu importent les théories ; si l’on arrive à comprendre qu’il y a des préparations métalliques qui peuvent devenir très actives.

Voilà comment il savait tirer des remèdes un parti éminemment utile ; voilà pourquoi il doit être considéré comme l’auteur de cette direction de la Chimie médicale, dans laquelle on se propose d’écarter des matières médicamenteuses les substances inertes, pour ne s’attacher qu’aux substances actives, ou d’augmenter l’énergie de