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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

vaut à 6 millions de fois l’étincelle que donne une bouteille de Leyde de 20 pouces de haut, bien chargée. Avec de telles masses d’électricité mises en jeu, on peut certes bien aisément rendre compte de la chaleur et de la lumière dégagées par les actions chimiques, en leur supposant une origine électrique.

Il est nécessaire de soumettre à votre attention le parti que l’on peut tirer d’expériences faites dans la direction de celles que M. Faraday nous a déjà fait connaître. Jusqu’ici M. Faraday n’a opéré que sur des composés renfermant un équivalent de chaque élément. On aimerait à voir qu’il eût pris, par exemple, deux oxydes ou deux chlorures du même radical. Les résultats que l’on obtiendra en pareil cas seront de la plus haute importance, et jetteront probablement un grand jour sur la véritable constitution des corps composés.

Mais ces détails suffisent, et je dois n’arrêter. Vous demeurez convaincus que la Chimie ne tardera point à prendre un nouvel essor, quand, s’appuyant sur de bonnes observations, elle pourra discuter et comparer les chaleurs spécifiques d’un grand nombre de corps, et vérifier la loi de Dulong et Petit sur tous les composés ; quand elle pourra, d’après des expériences précises et nombreuses, comparer les électricités spécifiques d’un grand nombre de sub-