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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

La théorie de Berzélius a sur celle de Davy l’avantage de demeurer conforme à deux faits : l’impossibilité de produire de l’électricité par simple contact et la réalité de son développement dans les actions chimiques. Pour Davy, il faudrait tout l’opposé : que les corps pussent s’électriser par le contact, et c’est ce que l’on nie ; et qu’ils ne donnassent point d’électricité en se combinant, et l’on sait qu’ils en donnent. Au reste, quant à cette dernière assertion, Davy eût certainement pu s’en accommoder.

En définitive, les idées de Berzélius restent donc seules irréprochables jusqu’ici, tandis que celles de Davy sont repoussées par les données de la Physique. Cependant je dois ajouter que depuis dix ans j’ai vu les physiciens changer si souvent d’opinion sur cette question, qu’en vérité je ne sais trop si je dois regarder la chose comme irrévocablement jugée. Je dis cela sans prétendre jeter aucun blâme sur les physiciens, sans vouloir aucunement les accuser de versatilité ou d’inattention dans leurs observations : je n’en accuse que la difficulté du sujet.

Que faut-il conclure, Messieurs, de l’examen de ces diverses doctrines ? C’est que le système électrochimique le moins contestable est, si l’on veut, une belle généralisation, mais qu’il n’est après tout