Page:Dumas - Leçons sur la philosophie chimique, 1878.djvu/457

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
453
ACTION CHIMIQUE.

dérer, si l’on veut donner une théorie de l’action chimique.

M. Berzélius a parfaitement compris que l’on ne pouvait admettre dans les particules une électricité constante ; aussi s’est-il fait une autre image de leur constitution. Je vais essayer, non de vous exposer sa théorie telle qu’il l’a présentée, mais de vous l’offrir telle que je la conçois.

Vous savez que, par la chaleur, les tourmalines prennent des pôles électriques semblables aux pôles magnétiques d’un aimant. Voilà l’idée qui a frappé M. Berzélius dans la conception de sa théorie.

Rappelons, d’un autre côté, les singuliers résultats qu’a obtenus M. Ermann sur la propriété dont jouissent certains corps, de conduire inégalement les deux fluides électriques. Si vous mettez en communication permanente les deux pôles d’une pile, au moyen d’un fil métallique par exemple, les deux électricités se joindront et reconstitueront le fluide naturel, en sorte qu’il s’établira une succession continue de décompositions et de recompositions de l’électricité naturelle. Mais, si vous réunissez les deux pôles de la pile avec certaines substances, elles ne laisseront passer qu’une des deux électricités. Ainsi, par exemple, la flamme de l’hydrogène, celle de l’alcool, et en général les flammes hydrogénées placées dans le circuit du courant électrique, per-