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ACTION CHIMIQUE.

donc désormais se décomposer entre ses mains. Aussi fit-il tous ses efforts, employa-t-il toute son influence, fit-il usage de tout le crédit que lui donnaient ses succès dans l’enseignement public pour se procurer des piles de plus en plus fortes, et enfin ses vœux furent pleinement accomplis. Alors Davy était armé. Et, quand on sait tout ce qu’il y avait de poésie dans sa brillante imagination, et comment il s’était fait de la nature un système qu’il croyait pouvoir tout embrasser, quand on sait qu’il avait étudié les alchimistes, quand on sait quelles étaient ses idées de panthéisme, on comprend avec quelle ardeur curieuse il a du suivre une pensée qui lui apparaissait si vaste ; on comprend avec quel respect inquiet il a dû en essayer à le pouvoir.

Il était difficile que Davy ne fût pas préoccupé par une idée qui s’offrait naturellement à son esprit, et il s’est laissé dominer par cette idée. Il s’est dit : Puisque les corps se séparent par des forces électriques, c’est aussi par des forces électriques qu’ils doivent être réunis. Ce principe admis, la possibilité de tout décomposer avec une pile suffisante en était la conséquence nécessaire : cette déduction se trouvait d’accord avec l’expérience ; l’action produite sur le verre venait à son appui et elle était bien démonstrative. Aussi parvint-il bientôt, à l’aide du courant électrique, à décomposer le