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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

fidèle, un guide sûr pour suivre sans s’égarer toutes les réactions de la Chimie ; et, à son aide, il éclaire, il agrandit, il régularise la Science. Davy, prenant pour point de départ les rapports de ressemblance qu’il remarque entre les forces électriques et les forces chimiques, trouve dans la pile un moyen nouveau d’analyse, et bientôt il enrichit la Chimie d’un grand nombre de corps qui prennent naissance entre ses mains sous l’influence de ce puissant instrument.

L’étude des effets de la pile sur l’eau a suffi pour faire sentir à Davy combien était vaste la carrière dans laquelle il venait d’entrer. Il comprit aussitôt la grandeur des forces qu’il avait commencé à mettre en jeu et l’importance des effets qu’elles pouvaient produire. C’était sa vie tout entière qui venait de se dévoiler à lui. Si la pile qu’il avait à sa disposition avait pu non-seulement décomposer l’eau, mais encore combiner l’azote et l’hydrogène et même l’azote et l’oxygène, dont l’union directe est si difficile ; si cette pile avait pu décomposer le chlorure de sodium disséminé dans le verre, et par une action longtemps prolongée séparer les composants du verre lui-même, que ne devait-il attendre d’une pile plus forte ? Quels composés ne pouvait-il espérer d’atteindre, s’il parvenait à disposer d’un appareil plus puissant encore ? Tous les corps allaient