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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

géné que l’eau ; il faut qu’il se soit fait une eau oxygénée. De même, puisqu’au pôle positif on obtient du gaz oxygène, il faut croire que l’hydrogène, qui s’en est séparé, a donné naissance à de l’eau hydrogénée. On lui répliquait : Mais, quand on interrompt le courant pour examiner le résidu, on ne retrouve que de l’eau. C’est tout simple, avait-il à répondre : l’oxygène qui se trouve en excès dans l’eau oxygénée est justement, avec l’hydrogène en excès de l’eau hydrogénée, dans le rapport convenable pour faire de l’eau ordinaire : ces deux composés ne peuvent subsister en présence l’un de l’autre que sous l’influence du courant ; dès qu’ils cessent d’y être soumis, ils réagissent mutuellement, et dès lors vous ne trouverez plus que de l’eau.

Cette théorie soulève bien des difficultés ; elle n’est pas susceptible de démonstration, et suppose l’existence de deux composés dont un seul a pu être réalisé depuis.

Mais que direz-vous de celle de Ritter ? Je vous demande pardon d’en occuper tant soit peu vos moments ; mais je n’aurai pas besoin d’y insister longtemps, et elle vous donne un curieux exemple de la bizarrerie des idées que l’on voit se produire de temps en temps dans les sciences. Ritter disait donc : Vous croyez que l’eau est décomposée par la pile. Eh bien, pas du tout ; elle ne l’est pas. Ce