Page:Dumas - Leçons sur la philosophie chimique, 1878.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

pierre philosophale, en s’aidant des recherches d’un juif dont il aurait eu le bonheur de rencontrer les manuscrits. Plusieurs fois, il aurait mis en pratique ses procédés alchimiques ; il aurait acquis ainsi une fortune colossale qu’il aurait employée à bâtir une grande quantité de maisons et même des églises. Enfin, on ne sait trop pourquoi il aurait fait semblant de mourir, ainsi que sa femme, et ils se seraient réfugiés en pays lointains, devenus immortels et possesseurs d’inépuisables trésors.

Un livre ex professo a été consacré à l’examen de ces faits, et l’on y voit que Nicolas Flamel est mort dans un état de fortune très-médiocre, sans avoir jamais joui de l’éclat qui lui a été attribué. C’était simplement un écrivain public assez vaniteux, qui prêtait à la petite semaine, de manière que dans son quartier il avait des intérêts sur un nombre infini de petites maisons ; et, d’après l’histoire de sa vie, on voit qu’il n’a jamais été chimiste.

Un peu plus tard apparaît Basile Valentin, auteur du Currus triumphalis antimonii, qui parut en 1414, et dans lequel il fit connaître la manière d’obtenir l’antimoine, l’un des corps sur lesquels les alchimistes ont le plus exercé leur infatigable patience. De cette époque date l’introduction faite par la Chimie des préparations de ce métal en Médecine, où il a joué un rôle fort important.