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ACTION CHIMIQUE.

Laplace et Lavoisier, en dissolvant le fer dans l’acide sulfurique, recueillirent, à l’aide du condensateur de Volta, de l’électricité en quantité telle qu’ils obtinrent de vives étincelles. Ils obtinrent aussi de l’électricité sensible avec l’acide carbonique dégagé de la craie par l’acide sulfurique. Le fer dissous dans l’acide azotique leur en fournit également. Elle était toujours négative dans ces diverses expériences. Tous ces résultats, chose bien singulière ! ils ne songèrent pas à les rapporter à l’action chimique ; ils ne les considérèrent que sous un point de vue physique : ils n’y voyaient que l’effet du passage d’un corps à l’état de fluide élastique ; et ils furent confirmés dans cette idée par leurs observations sur la vaporisation de l’eau, qui leur donna des signes d’électricité sensibles. On sait maintenant que la vaporisation seule n’en produit pas la moindre trace et que l’eau n’en développe, en se volatilisant, que quand elle contient quelque matière en dissolution. Mais alors on était bien loin de là, et Laplace et Lavoisier ne se doutèrent point de la nécessité d’opérer sur de l’eau absolument pure.

Ces expériences n’ayant point été présentées dans leur rapport avec la Chimie, mais seulement comme faits purement physiques et dans leur application à la Météorologie, elles n’attirèrent pas