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ACTION CHIMIQUE.

miques intenses remonte également à l’antiquité la plus reculée, et c’est encore un résultat dont nous sommes constamment témoins, puisque tous les combustibles employés pour le chauffage et l’éclairage dégagent à la fois, en brûlant, lumière et chaleur. On savait de plus qu’en même temps il se fait dans les corps mis en présence un changement de nature, une altération réciproque de leurs propriétés. Ainsi voilà trois sortes de phénomènes qui naissent de l’affinité dont la connaissance est excessivement ancienne : développement de chaleur, apparition de lumière, modifications profondes et durables dans les propriétés des corps.

Il y a en outre fort longtemps qu’on sait que l’action chimique ne peut avoir lieu qu’entre des particules douées d’une certaine mobilité. De là ce vieil axiome : Corpora non agunt nisi soluta ; et par le mot soluta on a voulu comprendre également les corps dissous par des véhicules, et, comme on le disait alors, les corps dissous par le feu, les corps en fusion.

Enfin on savait encore (nous avons besoin de rappeler toutes ces circonstances), on savait qu’ordinairement l’action chimique est exaltée par la chaleur, même entre des corps liquides ou gazeux, et par conséquent pourvus de cette mobilité dont on conçoit la nécessité pour mettre en rapport les