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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

lange indéfini, ou bien est-ce une combinaison qui se délaye ? C’est un point que je ne veux point discuter ici. Je puis dire en passant que je pencherais vers le dernier avis ; cela d’ailleurs ne fait rien ici, car il reste toujours vrai qu’à une dissolution on peut ajouter beaucoup du véhicule qui a servi à la faire, sans altérer le composé.

Enfin s’agit-il de corps fortement antagonistes, comme un acide et une base, s’agit-il, en un mot, de corps qui s’unissent étroitement et sans conserver leurs propriétés, l’action moléculaire présente des limites précises et définies ; elle se fait par sauts très-distincts.

Faut-il voir là trois forces distinctes : la cohésion, la force de dissolution et l’affinité, ou bien la même force modifiée ? Cette dernière opinion est la plus simple. N’est-ce pas aussi celle que conduit à adopter un examen attentif de la question ?

La cohésion s’exerce entre des particules similaires ; elle est faible et sans limite apparente. La force de dissolution s’exerce de préférence sur des particules analogues ; elle est plus forte que la cohésion, et si elle s’exerce d’une manière indéfinie, c’est seulement entre certaines limites. L’affinité s’exerce surtout entre des particules très-dissemblables ; elle est très-énergique, présente des limites tranchées et donne des produits toujours définis.