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AFFINITÉ.

culaire se présente à nous sous trois formes bien distinctes ; car elle peut s’exercer :

D’abord, entre les molécules du même corps : c’est la cohésion proprement dite, la cohésion des physiciens ;

Ensuite, entre des molécules plus ou moins semblables qui se mêlent en conservant les propriétés individuelles qui les caractérisent : c’est la force de dissolution ; c’est la force opposée à cette résistance des corps à se dissoudre, que l’on appelle souvent aussi, en Chimie, cohésion ;

Enfin, entre des molécules dissemblables qui s’unissent étroitement et donnent un produit doué de propriétés qui lui sont propres : c’est l’affinité.

Vous remarquerez que la cohésion physique ne comporte aucune limite entre les molécules qu’elle réunit. Chaque cristal, chaque masse solide ou liquide homogène est susceptible de se grossir, de s’accroître par l’addition de nouvelles parties, et cet accroissement n’admet aucune borne.

Il n’en est pas tout à fait de même des dissolutions. Elles ne peuvent se faire au-dessus de certaines limites, au delà desquelles du reste on en varie indéfiniment les proportions. Ainsi, à l’eau sucrée ou salée on ne saurait ajouter du sucre ou du sel, si elle est déjà saturée ; mais on peut y introduire de l’eau en grande quantité. Se fait-il, en tout cas, un mé-