Page:Dumas - Leçons sur la philosophie chimique, 1878.djvu/422

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
418
PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

complète ; dans le second, c’est le carbonate d’ammoniaque qui joue ce rôle en vertu de sa volatilité.

L’expérience si curieuse de M. Pelouze sur la décomposition, par l’acide carbonique, de l’acétate de potasse dissous dans l’alcool, se prête à la même explication. Le carbonate de potasse est insoluble dans l’alcool : voilà pourquoi l’acide carbonique, malgré sa tendance à conserver l’état gazeux, peut dans cette circonstance déplacer l’acide acétique et s’y substituer. Ce fait peut sembler extraordinaire au premier abord ; mais il découle, ainsi que les faits précédents, comme conséquence naturelle et inévitable de la loi de Berthollet.

Ainsi, dans les dissolvants, et en un mot dans tous les mixtes où l’action chimique peut se manifester, il s’établit une réaction entre les corps mis en présence, et le groupement des substances douées d’affinités opposées se fait d’après un partage qui a lieu en raison des quantités, ou, si vous voulez, en raison du nombre des atomes. Voilà, si je ne me trompe, le point de départ de Berthollet, la base de son raisonnement, que fort souvent on a perdue de vue, parce qu’on n’avait pas à en faire d’application habituelle. Berthollet admet donc qu’il y a partage entre les corps en présence. Il admet qu’une base se partage entre plusieurs acides, qu’un acide se partage entre plusieurs bases. Il ajoute