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RAYMOND LULLE. — RIPLÉE.

commence la description de son procédé, il prescrit de distiller le vitriol azoqué et le salpêtre ensemble, et il en retire une liqueur rouge qui a besoin d’être enfermée en des flacons bouchés avec de la cire. Ailleurs, il nous apprend que le mercure, exposé aux vapeurs vitriolique, est attaqué et converti en un vitriol blanc ou jaunâtre. Il est clair qu’il a connu le sulfate de mercure et qu’il a réellement distillé ce corps avec du nitre, ce qui lui a fourni un acide nitrique impur.

Cet acide nitrique lui sert à dissoudre de l’argent et du mercure. Il l’emploie aussi pour dissoudre l’or, mais il fait intervenir, en ce cas, un mercure végétal, dont la nature demeure ignorée. Les uns veulent y voir de l’esprit-de-vin rectifié ; d’autres l’esprit pyroacétique pur. Voilà comment la recette de Raymond Lulle et celle de Riplée se lient et s’expliquent mutuellement.

Du reste, ce serait perdre notre temps que de suivre plus loin l’exposition de procédés dont l’interprétation laisse toujours quelque doute, quand on veut la pousser jusqu’au bout de l’œuvre ; car, à la simplicité et à la clarté des premières opérations, succède toujours une obscurité affectée et mystérieuse.

Nous ne quitterons pas Raymond Lulle sans rappeler que le nombre et la variété de ses ouvrages