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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

sténographie n’existait point encore, et la Science n’avait point alors à redouter comme aujourd’hui de se voir défigurer par elle avec autant d’audace que d’ignorance.

Mais abandonnons les falsa, ridicula et barbara à la pitié publique, et remarquons que pour Barchusen les corps qui ont entre eux de l’affinité se ressemblent, sont cousins, ce qui ne veut pas dire qu’ils s’aiment ; que pour Boërhaave, au contraire, l’affinité s’exerce entre des corps à l’égard desquels il ne signale aucun rapport de similitude, mais qui s’aiment, qui s’unissent, et qui célèbrent leurs noces avec plus ou moins de bruit et d’éclat.

Ainsi, Boërhaave établit bien les deux effets de l’action chimique, et insiste non-seulement sur la combinaison qui en est le résultat définitif, mais encore sur les circonstances accessoires, telles que les mouvements, la chaleur, le bruit, l’effervescence.

L’affinité se trouve encore très-bien caractérisée dans un travail qui parut à peu près à l’époque où florissait Boërhaave : je veux parler des Tables d’affinité de Geoffroy, qui eurent alors une célébrité fâcheuse, et suscitèrent un grand nombre d’imitateurs. Toutes ces Tables d’affinités furent la source de beaucoup d’erreurs entre les mains des chimistes, qui s’abandonnèrent avec trop de confiance à leurs indications, et surtout entre les mains des manufac-