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AFFINITÉ.

pagné de bruit, d’une fumée piquante et de beaucoup de chaleur. Mais jusqu’à quand tout cela va-t-il durer ? Jusqu’à ce que le fer ait complètement disparu, et jusqu’à ce que l’esprit de nitre se soit entièrement combiné aux dernières particules du métal ; mais, une fois cette combinaison accomplie, tout s’arrête à l’instant et le calme se rétablit. Dans les phénomènes précédents, il y a deux choses à distinguer. Le fer s’est d’abord désagrégé, ensuite il s’est dissous ; il y a donc une force qui le retient en dissolution, après en avoir écarté les particules : il a donc contracté une alliance. »

Boërhaave, en insistant d’une manière spéciale sur ces circonstances, cherche, par diverses figures, à faire entendre sa pensée. Si le fer, dit-il, entre dans le menstrue, et s’il y reste, c’est qu’il se passe entre eux quelque chose qui est plutôt de l’amour que de la haine : « Magis ex amore quam odio ». Pour Boërhaave, l’affinité n’est plus une ressemblance, c’est une aptitude des corps à s’unir, qui nécessite au contraire une dissemblance de nature. Il compare cette union à un mariage. Dans l’action de l’esprit de nitre sur le fer, il voit des noces qui se célèbrent, et il faut convenir qu’il y a quelque vérité dans cette comparaison poétique. Il revient à plusieurs reprises sur ce sujet. Ces idées le frappent beaucoup, il insiste : « Je vous prie, dit-il, mes