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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

tilisés, précipités, combinés ou rendus libres sous l’influence des mêmes forces ou des mêmes agents.

Si vous voulez voir ce mot affinité entrer dans la Science avec l’acception qu’il y a maintenant, il faut recourir à Boërhaave. C’est lui qui a le premier nettement établi ce qu’on doit entendre par là, dans sa leçon sur les menstrues. Son ouvrage est écrit en latin, et le mot affinitas qu’il emploie a dû être traduit dans chaque langue, comme s’il eût conservé sa signification ordinaire : ce qui est vraisemblablement la cause de la différence qui existe dans tous les pays, comme je vous l’ai fait remarquer, entre l’acception usuelle de ce mot et son acception en Chimie.

Boërhaave entre dans des détails qui nous décèlent tous les soins et toute l’habileté qu’il apportait à ses expériences. Boërhaave ne veut point s’occuper de principes définis par l’imagination seule, et que les sens n’aient jamais saisis. Ce sont des corps réels qu’il prend, qu’il éprouve et qu’il observe. Boërhaave nous dit dans son Chapitre des menstrues : « Mettons dans un verre un peu d’esprit de nitre (pour nous l’acide azotique) : il est calme, il est en repos. J’y laisse tomber un fragment de fer, et aussitôt vous êtes témoins de phénomènes remarquables. Un vif bouillonnement soulève la liqueur ; c’est un air particulier qui se dégage. Ce mouvement est accom-