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NOMENCLATURE.

gagne philosophiquement ; voyons maintenant ce qu’on y gagne sous le rapport de l’harmonie et du beau langage. Attendez : il faut que je lise, autrement je ne pourrais m’en tirer. Je tombe sur le feldspath : voilà un minéral d’un nom bien connu et bien commode au moins pour sa brièveté. M. Griffins n’en veut pas ; il aime mieux dire :

Kalialisilioxi-monatriadodecaocta.

Et l’alun ordinaire, il faut l’appeler :

Kahalintriasulintetraoxinocta aquindodeca.

Vous allez dire peut-être que ces corps sont d’une composition très-compliquée, qui oblige nécessairement à leur donner des dénominations longues et embarrassées. Eh bien, prenons le fluoborate de baryte : dans le système de M. Griffins, il se nomme Baliborintriaflurintetra aqui.

Enfin la craie, pour laquelle les noms communs manquent si peu, que vous pouvez appeler scientifiquement carbonate de chaux ; en langage de Minéralogie chaux carbonatée ; ou bien encore, si vous voulez, blanc de Meudon, blanc d’Espagne, pierre calcaire, tout comme il vous plaira, car tous ces noms me semblent préférables à celui que je vois là, que je vais prononcer, la craie prend ici le nom de Calcicariproxintria.

Ces choses n’ont pas besoin d’être combattues, il suffit de les lire.