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CONSTITUTION DES COMPOSÉS.

d’autres faits opposer au système soutenu par Davy et M. Dulong. Ainsi la question n’est point irrévocablement vidée. D’un moment à l’autre, il est possible que cette théorie se relève triomphante, appuyée par quelque découverte qui lui donnera une force nouvelle ; mais jusqu’à présent je suis d’avis qu’elle doit être repoussée, en raison de cette multitude innombrable d’êtres inconnus qu’elle suppose. Si seulement, j’en voyais naître une partie, j’aurais moins de répugnance à croire à l’existence du reste.

Vous venez de voir que, dans les sels, Davy prend l’oxygène de la base pour le porter sur l’acide. Dans ces derniers temps, M. Longchamp a fait précisément l’inverse : il veut qu’on reporte de l’acide sur la base autant d’oxygène qu’elle en contient déjà. D’après lui, l’acide sulfurique et le protoxyde de plomb donnent, en s’unissant, un composé d’acide sulfureux et d’oxyde puce, dont la formule doit s’écrire ainsi : SO2, PbO2. L’acide sulfurique du commerce devient une combinaison d’acide sulfureux et d’eau oxygénée : SO2, H2O2. C’est donc exactement l’hypothèse de Davy renversée.

D’après cela, si vous prenez le sulfate de sesquioxyde de manganèse, que l’on représente par 3 SO3, Mn2O3, il faudra y voir ce qu’indique la formule 3 SO2, Mn2O6. Or, après cette transformation,