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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

dinaire, c’est SO3, H2O qui est l’acide véritable, et il l’écrirait d’une manière différente ; car, pour lui, c’est un hydracide. La formule de l’acide de Davy sera SO4 + H2, c’est-à-dire de l’acide chlorhydrique, dont le chlore Cl2 est remplacé par le radical SO4. Et alors vous concevez qu’en mettant cet hydracide en contact avec les bases, il devra se comporter comme le font les autres hydracides. Son hydrogène se portera sur l’oxygène des oxydes pour faire de l’eau, et le radical S3 s’unira au métal ; de cette sorte, ce qu’on appelle sulfate de plomb ne sera pas du tout SO3 + PbO, mais bien SO4+ Pb.

Or, Messieurs, cela est clair ; vous pouvez appliquer ces idées à tous les acides possibles.

Davy ajoute que, si son système est exact, il faut, pour combiner l’acide sulfurique avec l’ammoniaque, prendre non pas l’acide anhydre, mais ce qu’on regarde comme de l’acide hydrate. À cet égard, il a consulté l’expérience, et il a vu que, dans le sulfate d’ammoniaque desséché autant que possible, il avait toujours avec SO3 les éléments de H2O, par conséquent de quoi constituer son hydracide SO4, H2. Tous les sels ammoniacaux présentent une semblable particularité.

Dans ces derniers temps on est allé plus loin, on a essayé d’unir l’acide sulfurique anhydre, l’acide sulfureux anhydre, au gaz ammoniac sec, et le ré-