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NOMENCLATURE.

et je n’en adopte aucun ; je me borne à énoncer que le soufre et l’oxygène sont les éléments qui constituent les trois acides en question, et que leur analyse ne m’en fournira pas d’autres.

Ainsi, vous voyez, si je ne me trompe, qu’on s’en est rapporté au sentiment général ; on a fait la supposition la plus simple. On s’est dit : Nous ne saurions nous prononcer ; et d’ailleurs, pour créer une nomenclature simple et commode, nous n’avons pas besoin de fixer nos idées d’une manière plus précise. Nous n’irons pas plus loin pour le moment : peut-être l’avenir donnera-t-il les moyens de pénétrer plus avant.

Ce qu’on avait fait pour les binaires, on le fit aussi pour les sels ; c’est-à-dire qu’on s’arrêta pareillement à la supposition la plus naturelle et la plus facile à exprimer dans la formation des noms. C’est encore l’opinion qui mérite à tous égards la préférence aujourd’hui.

Je ne m’engage point à démontrer que le système de Lavoisier sur la constitution des sels, qu’ont admis les auteurs de la nomenclature, est exact. Il fut et il reste établi sur un sentiment général de convenance, et n’est point basé sur des preuves péremptoires. Mais je me chargerai volontiers de vous faire voir que, devant tous les autres systèmes proposés, s’élèvent des objections de la plus grande force.