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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

mieux quelque autre trait de leur histoire ; mais ce qu’il importe surtout, c’est que leur nom se prête facilement à la formation des noms composés.

Quant aux produits résultant de la combinaison des corps simples, ils sont de natures diverses, et dans tous les cas ils doivent recevoir des dénominations propres à faire connaître ce qu’ils sont. Ainsi ils s’unissent à l’oxygène, et forment des acides : eh bien, il faut que le nom de chaque acide rappelle sa composition, et le caractérise immédiatement à l’esprit de qui l’entend nommer. D’autres donnent naissance à des oxydes : il faut de même que les noms de ces oxydes rappellent leur composition et ne permettent pas de confusion ; puis, par leur réunion, les oxydes et les acides produisent des sels : pour nommer ces sels, il faut encore des termes qui indiquent la nature des composants.

Viendra-t-on maintenant demander pourquoi la composition des corps a été envisagée sous cette forme ? La réponse serait très-facile, ce me semble. C’est qu’entre plusieurs suppositions trop significatives on a pris en somme celle qui l’est le moins, on a choisi la plus simple de toutes, celle qui se prête le mieux à la formation des noms composés. Voilà, n’en doutons pas, ce qui a déterminé Lavoisier et ses collègues à adopter la manière de voir