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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

On connaît sous le nom d’isomérie cette modification de groupement entre les molécules élémentaires, d’où résultent des corps doués de propriétés chimiques tout à fait différentes avec une même composition fondamentale.

Dans les premiers temps où l’on a établi d’une manière certaine l’existence des corps isomères, on a prétendu limiter à deux le nombre des modifications isomériques. Mais vous voyez que c’était à tort, que rien en effet ne s’oppose à ce que les mêmes molécules se prêtent à des arrangements très-variés, et que nous en avons une preuve expérimentale bien irrécusable dans les bicarbures d’hydrogène, dont le nombre s’accroît pour ainsi dire tous les jours. Il faut donc aujourd’hui rejeter également les principes primitivement admis sur la nécessité de restreindre à deux, soit le nombre des variétés polymorphiques, soit celui des composés isomériques.

Voulez-vous produire des corps polymorphes, prenez des équivalents, c’est-à-dire des molécules composées complètes, et, sans altérer chacune d’elles en particulier, modifiez de diverses manières leur arrangement : il en résultera différentes masses, qui constitueront autant d’états différents de polymorphisme.

Voulez-vous, au contraire, avoir des corps iso-