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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

rents, quand on les détruit avec ménagement. Il faut donc admettre que l’état des molécules élémentaires qu’ils renferment n’est pas le même, puisqu’elles se dissocient d’une manière différente dans les mêmes circonstances, ou qu’elles donnent naissance à des composés différents en s’engageant dans des combinaisons semblables. Mais vient-on à demander en quoi consistent les différences que nous sommes forcés d’admettre dans le groupement des atomes des corps simples qui les constituent, force est de répondre que nous ne sommes pas assez avancés sur la nature de ces corps pour nous en rendre compte. Si l’on veut arriver à préciser les différences de leur constitution moléculaire, il faut les étudier soigneusement, et vraisemblablement on finira quelque jour par y reconnaître des dissemblances analogues à celles que nous pouvons, dès à présent, signaler dans la manière d’être de l’alcool ordinaire et du monohydrate de méthylène, ou bien dans celles de l’éther formique et de l’acétate de méthylène. Déjà, par exemple, la cause de la diversité des propriétés de l’acide cyanique et de l’acide fulminique semble pouvoir être soupçonnée. Le premier doit être composé d’oxygène et de cyanogène, tandis que le second au contraire, ne paraît pas renfermer à l’état de cyanogène le carbone et l’azote qui entrent dans sa composition.