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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

pour qu’on soit conduit à y voir une loi de la nature ; aussi faut-il rapporter à la même cause des faits qui se présentent souvent, sans qu’on puisse reconnaître dans les corps qui les offrent une transmutation de forme. C’est ce qui arrive, par exemple, pour l’acide acrimonieux, le peroxyde de fer, l’oxyde de chrome et plusieurs autres. Lorsqu’on les chauffe à un certain degré, ils se contractent, prennent souvent une couleur plus foncée, et acquièrent la propriété d’être bien plus difficilement attaquables par les acides. En même temps leur température s’élève tout à coup, et ils deviennent incandescents. Ces mouvements moléculaires se produisent surtout dans les oxydes qui, comme l’acide arsénieux, renferment 3 atomes d’oxygène. L’acide tannique existe pareillement à deux états sous chacun desquels on peut l’obtenir à volonté, et il en est de même aussi de l’acide titanique qui est isomorphe avec lui.

Je crois qu’il faut classer encore dans la même série les changements momentanés de coloration que la chaleur détermine dans les corps. Ils montrent combien sont variés les phénomènes de ce genre ; car, presque toujours, par l’élévation de température, les corps blancs jaunissent plus ou moins ; les rouges prennent du bleu et passent soit au violet, soit au bleu même ; les jaunes prennent