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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

Réduisez en poudre l’acide vitreux, dissolvez-le dans l’acide chlorhydrique étendu et bouillant, et laissez refroidir lentement la dissolution. Bientôt la liqueur laissera déposer l’acide arsénieux sous forme de cristaux, mais ceux-ci seront formés d’acide opaque, et au même instant un phénomène remarquable vous annoncera le changement qui s’opère alors dans le groupement de ses molécules ; car, pourvu que l’opération s’exécute dans un endroit obscur, on voit se dégager une vive lumière qui se reproduit tant que dure la cristallisation, et que l’on essayerait vainement de faire apparaître en opérant sur de l’acide arsénieux déjà modifié, et substituant dans l’expérience l’acide opaque à l’acide vitreux.

Le phénomène présenté par l’acide arsénieux n’est point un fait isolé. À présent que l’on est prévenu, on le retrouvera dans un grand nombre d’occasions analogues à celle-là, et par des causes semblables. Telle est, sans aucun doute, l’apparition de lumière observée dans la cristallisation du sulfate acide de potasse sorti des fabriques d’acide nitrique ; elle doit provenir de ce que le sel dissous se trouve à l’état de sesquisulfate, et qu’en cristallisant il se sépare en sulfate neutre et en bisulfate.

L’un des deux états affectés par l’acide arsénieux