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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

dégagé par l’ammoniaque pouvant être attribuée à du phosphore rendu libre par quelque cause inaperçue.

On peut donc regarder comme démontré que dans les gaz les particules reprennent leur situation respective dès qu’elles ont été dérangées. En d’autres termes, la forme des molécules dans les gaz n’a aucune influence sur leur équilibre. En conséquence, le même gaz ne peut pas offrir des propriétés différentes et durables ; il ne peut se présenter sous deux états distincts en conservant son identité. Néanmoins ces observations pourraient n’être plus vraies, si l’on envisageait les gaz trop près du terme de leur liquéfaction ; car on remarque souvent que les effets produits alors sur eux par les forces physiques ne suivent plus les lois ordinaires ; en sorte que ce que je viens d’énoncer doit être restreint aux gaz permanents et à ceux qui sont soumis à des pressions et à des températures éloignées de celles qui déterminent leur liquéfaction.

Il n’en est plus des solides comme des gaz : chez eux la forme de la molécule exerce sur les propriétés du système une grande influence, dont la réalité se trouve déjà établie par le fait même de la solidification ; car il est extrêmement vraisemblable que c’est à l’intervention de la forme des molécules