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POIDS ATOMIQUES.

loir une quantité connue de chlorure de soufre d’eau ou d’oxyde de carbone ? Ce sont là des questions auxquelles on a d’abord répondu par des analogies, par de simples analogies plus ou moins contestables.

Tant que les Tables atomiques ont été formées ainsi en partie d’après les lois de Wenzel et de Richter, et en grande partie par de simples tâtonnements, elles ont laissé bien des doutes dans les meilleurs esprits.

C’est pour sortir de cette situation que l’on a essayé de tirer les poids atomiques de la densité des corps élémentaires ou de leur chaleur spécifique. En effet, si les poids atomiques des éléments étaient donnés, ceux des composés en découleraient nécessairement. L’inverse n’est pas également vrai, on le conçoit, et c’est pourtant cette marche inverse qu’on avait d’abord été obligé de prendre.

Il est certain que la densité des gaz ne donne pas leurs poids atomique ; il est probable que la capacité calorifique des corps ne la donne pas non plus ; les équivalents des acides, bases ou sels, ne peuvent nous faire connaître les atomes élémentaires ; et, tout considéré, la théorie atomique serait une science purement conjecturale, si elle ne s’appuyait sur l’isomorphisme.

Mais l’isomorphisme est un caractère observable