Page:Dumas - Leçons sur la philosophie chimique, 1878.djvu/314

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
310
PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

du tellure, du chrome, etc. L’acide permanganique, étant de même isomorphe avec l’acide perchlorique, nous apprendra à connaître le poids atomique du chlore et par suite ceux de ses isomorphes, tels que le fluor, le brome, etc. ; de telle sorte que de cette manière presque tous les corps de la Chimie se rattacheront l’un à l’autre.

L’application de l’isomorphisme à la recherche des poids d’atomes se fait donc avec la plus grande facilité. Vient-on ensuite à se servir des atomes ainsi établis, on trouve qu’ils satisfont très-bien aux besoins de la Chimie. Avec eux, on réunit tous les corps qui se ressemblent chimiquement, ceux qui peuvent se remplacer, et qui cristallisent de la même manière aux angles près, et on leur assigne des formules qui rappellent toutes ces propriétés.

En résumé, l’étude des densités des gaz ou des vapeurs, des chaleurs spécifiques des formes cristallines, fournissent, quand on fait intervenir l’idée d’atomes, des notions du plus haut intérêt, quoique encore incomplètes. Par cela seul, on peut le dire, l’existence des atomes a paru très-probable, et peut-être s’est-on trop pressé de l’admettre si l’on entend le mot atome à la manière des anciens.

Mais comment définir leur nombre, même relatif, dans les volumes gazeux, leurs poids dans les masses