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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

partiennent au même type, propriété qu’il a désignée sous le nom d’isomorphisme.

Comme le nom l’indique, les corps isomorphes sont donc ceux qui cristallisent de la même manière et qui par suite sont capables de se mêler ou de se superposer dans un cristal sans en changer la forme. Comme conséquence de ces observations, M. Mitscherlich a admis qu’en général les corps isomorphes devaient être formés d’un même nombre d’atomes unis de la même manière.

À l’aide de cette loi, rien de plus facile que de déterminer les poids atomiques d’un grand nombre de corps simples. Il ne s’agit que de fixer une unité, en quelque sorte, c’est-à-dire une formule qui serve de point de départ. Tout le reste s’en déduit ensuite immédiatement.

Admettez, par exemple, que la chaleur spécifique du fer vous donne son poids atomique, qui sera 339. Pour satisfaire à ce poids d’atome, il faudra que le protoxyde de fer ait pour formule FeO, et le peroxyde Fe2O3. Le manganèse, l’un des corps qui se rapproche le plus du fer par ses propriétés, aura son atome doublement fixé par l’isomorphisme ; car son protoxyde étant isomorphe avec celui du fer, et son sesquioxyde avec le peroxyde de fer, il faudra assigner à ces deux oxydes les formules MnO et Mn2O3, qui conduisent l’une et l’autre au