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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

d’invoquer pour le mercure la densité de sa vapeur, on sera forcé de repousser la chaleur spécifique de ce dernier métal. Ainsi, dans l’un et l’autre cas, il faudra rejeter une des données fournies par les chaleurs spécifiques. Avouons que l’état liquide du mercure peut rendre sa chaleur spécifique tout autre que celle qu’il aurait à l’état solide.

Rappelons que la capacité calorifique du tellure ne conduit pas plus à son atome chimique que la densité de la vapeur du soufre à l’atome chimique de celui-ci. En face de ce fait, il faut nécessairement conclure en disant que, si les densités des corps simples, à l’état gazeux, ne peuvent pas nous fournir leurs atomes chimiques, leurs chaleurs spécifiques ne sauraient non plus nous l’enseigner d’une manière absolue.

Me demanderez-vous comment je conçois les particules matérielles qui ont la même capacité pour la chaleur ? Je vous répondrai que dans l’état actuel il est impossible de rien affirmer de précis sur cette question. Que si l’on veut se laisser aller aux suppositions, on sera disposé à penser que la chaleur spécifique se rapporte aux vrais atomes, aux dernières particules des corps. Cela admis, on conçoit très-bien comment les atomes chimiques pourront être exprimés par des nombres quelquefois égaux à ceux qui représenteraient ces dernières