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ATOMES.

en extraire, et ce sont elles qui libérées constituent l’acide chlorhydrique.

Avec toutes ces hypothèses, il a la prétention de donner théoriquement, comme provenant de calculs basés sur les principes qu’il admet, des formes cristallines et des densités semblables à celles que fournit l’observation. À voir l’accord de ces résultats calculés avec ceux de l’expérience, on croirait volontiers qu’il y a quelque chose de fondé dans son système. Mais remarquez que ce sont tout simplement des conditions qu’il s’était posées et auxquelles il a satisfait dans ses spéculations. S’il avait tenté d’appliquer ses raisonnements à d’autres cas que ceux qu’il avait pris pour point de départ, il n’aurait pas manqué d’arriver à des conséquences toutes différentes des données expérimentales.

Observez cette tendance de son esprit qui l’arrache aux études précises pour le jeter dans les idées spéculatives : elle continue toujours à se manifester. Ses conceptions, à mesure qu’il avance, sont de plus en plus éloignées des faits ; et au Prodromus rerum naturalium succède le Prodromus philosophiæ ratiocinantis dont le titre s’explique, au besoin, par celui des divisions de l’ouvrage, qui sont intitulées De infinito et causa finali creationis, et encore De mechanismo operationis animæ et corporis. En appliquant son esprit à de telles méditations, il fait si bien qu’ar-