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ATOMES.

que le froid intense qui est nécessaire pour liquéfier l’air dans ces régions élevées n’exprime nullement la température qu’y prendrait un thermomètre. Celui-ci, recevant la chaleur rayonnante de notre planète et des astres, tirerait de cette source une masse de chaleur qui détruirait bientôt l’effet frigorifique produit par le contact d’un fluide aussi rare que doit l’être l’air liquéfié à une pression aussi faible que celle des dernières couches de l’air. La température apparente de ces couches serait donc peu différente de celle qu’on observerait au dehors de l’atmosphère, c’est-à-dire de la température de l’espace que M. Poisson regarde comme très-peu inférieure à zéro.

Ainsi nous dirons à Wollaston : Vous avez bien établi l’absence d’atmosphère autour du Soleil et de Jupiter, mais vous n’avez rien trouvé qui soit applicable à la question des atomes. Que la matière soit divisible à l’infini, que sa division s’arrête à un certain terme, il n’importe : vos observations s’expliqueront sans difficulté sérieuse dans l’un et l’autre système.

Ainsi l’existence des atomes n’est démontrée ni par les phénomènes de la Chimie quantitative, ni par les phénomènes observables dans les espaces célestes. Voyons dès lors comment l’idée d’atomes s’est introduite dans la science. Voyons surtout