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ATOMES.

l’oxygène et l’azote ne sont pas des liquides ou des solides aussi bien dépourvus de tension que le mercure lui-même l’est à zéro et au-dessous ?

Vous hésitez, Messieurs, je le vois ; vos préjugés se révoltent à voir admettre la possibilité de la liquéfaction de l’air dans les hautes régions, sachant qu’un froid de 100 degrés au-dessous de zéro est impuissant pour la produire. Mais qu’est-ce qu’un froid de 100 degrés au-dessous de zéro, et quelle idée imparfaite nous aurions des effets de la chaleur, si nous ne connaissions pas le moyen de produire des températures supérieures à celle de l’eau bouillante ? Quand on pourra produire un froid de 1500 ou 2000 degrés au-dessous de zéro, si jamais on y parvient, les effets que nous regardons comme impossibles s’obtiendront sans peine, soyez-en convaincus ; en y réfléchissant, vous ne serez plus si éloignés d’admettre avec moi qu’il est probable que l’air liquéfié ou solidifié aux extrémités de l’atmosphère y reproduit les phénomènes que l’eau nous montre dans les régions qui nous sont accessibles. Et pourquoi n’en serait-il pas de ce fluide comme de l’eau que nous voyons près du sol faire partie de l’air sous la forme d’un véritable gaz et qui dans les nuages ordinaires prend l’état de vapeur vésiculaire ou d’eau liquide, ou même celui d’eau solide dans les nuées neigeuses ? Ainsi, pour produire de l’air li-