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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

l’on peut faire le raisonnement suivant : Si la matière de l’air est formée d’atomes, ceux-ci pourront éprouver un écartement considérable, mais limité ; à une certaine distance de la Terre, il s’établira un équilibre entre la Terre et les atomes les plus éloignés, et l’atmosphère ne pourra s’étendre indéfiniment.

Si, au contraire, la matière de l’air est divisible à l’infini, elle se répandra dans l’espace, et elle ira se condenser autour de tous les globes, au moins de tous ceux de notre système, comme elle l’est autour de la Terre.

Alors la Lune aura son atmosphère. Au premier abord, cet astre paraît très-propre à nous donner la solution de la difficulté. Il est de beaucoup le plus voisin de nous, et l’on peut croire, au premier aperçu, que les moyens que possède l’Astronomie vont s’y appliquer sans nul obstacle ; mais, si l’on essaye de s’en rendre compte par le calcul, on revient bientôt de cette opinion. En effet, pour exercer des actions égales, il faut que les masses soient dans le rapport des carrés des distances, ou que les distances soient comme les racines carrées des masses. Or on sait que la masse de la Terre est beaucoup plus considérable que celle de la Lune. On conçoit donc que, pour trouver l’air dans notre atmosphère au même état où il serait à la surface de la Lune, il