Page:Dumas - Leçons sur la philosophie chimique, 1878.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
ATOMES.

tence des atomes ; mais, si d’autres considérations peuvent l’établir, le rapprochement fait par M. Dalton acquerra peut-être une grande probabilité et deviendra capable de servir de point de départ aux plus sublimes découvertes que l’homme eût osé se promettre dans l’étude de la nature.

On se flattera peut-être alors, et non sans raison, de parvenir un jour à fouiller les entrailles des corps, de mettre à nu la nature de leurs organes, de reconnaître les mouvements des petits systèmes qui les constituent. On croira possible de soumettre ces mouvements moléculaires au calcul, comme Newton l’a fait pour les corps célestes. Alors les réactions des corps, dans des circonstances données, se prédiront comme l’arrivée d’une éclipse, et toutes les propriétés des diverses sortes de matière ressortiront du calcul. Mais d’ici là quel chemin à faire, que de travaux à exécuter, que d’efforts il reste à tenter aux chimistes, aux physiciens, aux géomètres !

Or, voyons, est-il une base solide sur laquelle repose l’existence des atomes ? Une seule démonstration en a été proposée dans les temps modernes ; elle est vraiment expérimentale et mérite une discussion très-attentive.

On sait que l’air est un corps, qu’à mesure que l’on s’éloigne de la Terre, il se dilate davantage, et