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ÉQUIVALENTS.

et constante, la neutralité, qui rend toujours comparables des acides, des bases et des sels.

Au contraire, s’il s’agit de comparer entre eux des corps simples, nous ne connaissons plus aucune propriété qui permette de les rendre proportionnels ou équivalents. On est donc conduit à adopter quelque convention en ce qui les concerne ; et cela tient, comme on le voit, à ce que nous ne connaissons aucun moyen de classer les corps binaires d’après leur état de saturation, comme nous le faisons si bien pour les sels.

En un mot, la Chimie sait combien il faut de potasse pour remplacer la soude, la baryte, la strontiane, etc., et pour saturer la même quantité d’acide qu’elles. Elle peut dire combien il faut d’acide sulfurique, azotique, chlorique pour remplacer une quantité donnée d’acide tartrique et pour saturer la même quantité de base que lui ; elle sait combien il faut de sulfate de soude pour décomposer l’azotate de baryte, combien de sulfate de potasse pour décomposer l’azotate de chaux.

Mais elle ignore combien il faut réellement de chlore pour remplacer le soufre dans une combinaison binaire ; elle ne sait pas combien il faudrait d’oxygène pour remplacer le phosphore, combien de charbon pour remplacer l’azote.

Quand elle donne les équivalents des acides, des