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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

lent de la potasse sera la mesure commune, quoiqu’on ait pris l’oxygène pour unité. Cet avantage est grand, mais l’introduction d’une foule de coefficients fractionnaires dans les formules de la Chimie a pu en dissimuler le mérite aux yeux de beaucoup de personnes.

Cependant, il faut en convenir, cette manière de représenter les faits est la seule qui soit fondée sur l’expérience pure, et, si elle arrive à se donner quelques conventions, ce n’est qu’après avoir épuisé toutes les données expérimentales.

Peut-être, accoutumés comme le sont aujourd’hui tous les jeunes chimistes à accepter sur ces matières un langage tout fait et des formules qui ont pour elles une sanction presque universelle, peut-être est-il nécessaire de leur rappeler que les nombres proportionnels ainsi conçus sont seuls et doivent être seuls en effet l’expression de l’expérience acquise. Non-seulement il faut le dire, mais il faut surtout en exposer les motifs.

Or nous venons de voir que Wenzel, que Richter ont découvert des lois qui se rapportent toutes aux relations des acides et des bases, et que la proportionnalité des acides, des bases et des sels s’établit toujours en partant de la neutralité comme d’un terme fixe et capable de rendre tous ces corps comparables. Il existe donc une propriété générale