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PROUST.

Voilà comment il fut conduit à découvrir les hydrates, et il ne se borna pas à remarquer le premier cette classe importante de composés : il établit non-seulement l’existence des oxydes hydratés, mais encore leur composition, et il y fit voir un nouvel exemple de la constance des combinaisons. Une fois les hydrates découverts, il lui devint facile d’écarter nombre d’oxydes mal établis, basés sur de simples variations de couleurs, et qui n’étaient autre chose que des hydrates plus ou moins purs.

C’est ordinairement sous un titre très-modeste qu’il publiait ses recherches. La plupart de ses Mémoires sont intitulés : Faits sur tel métal. Rien de plus remarquable que ce qu’il a publié sous les simples titres de Faits sur l’or, Faits sur l’argent, Faits sur l’étain, Faits sur le nickel, Faits sur l’antimoine, etc. Ces Mémoires sont effectivement remplis de faits nouveaux ou mieux observés, et de plus ils abondent en idées justes et profondes. On y sent la place de chaque métal dans l’ordre naturel ; elle y est nettement dessinée par les observations rapportées sur son compte : on y trouve une appréciation juste de ses relations avec les autres corps.

Placés à des points de vue si opposés, Proust et Berthollet ne pouvaient demeurer longtemps en présence sans discussion ; aussi s’engage-t-il bientôt entre ces deux grands antagonistes, si dignes de se