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PROUST.

dans l’oxydation des métaux, qu’on était loin de soupçonner. Malgré la difficulté que présentait, dans l’étude des sulfures, la propriété qu’a le soufre de se dissoudre par la fusion dans certains d’entre eux, presque en toutes proportions, il reconnut également que la sulfuration donnait naissance à des combinaisons définies. Enfin, tout à l’opposé de Berthollet, il admit que partout en Chimie les composés distincts étaient invariables dans leurs proportions, et que dans les combinaisons tout se faisait par sauts brusques.

En général, il n’admettait guère que deux oxydes pour chaque métal, et les deux sulfures correspondant à ces deux oxydes. On lui objecta, il est vrai, le minium. Le minium, répondit-il, en bien ! c’est un composé de protoxyde de plomb et de peroxyde. Cette manière heureuse de se représenter les oxydes intermédiaires et irréguliers comme étant de véritables combinaisons salines nous vient donc de Proust, et l’observation de leurs propriétés justifie tous les jours davantage cette vue vraiment philosophique. Il appliqua à l’oxyde-noir de fer et à plusieurs autres cette explication, qui maintenant est généralement adoptée.

Doué à la fois d’un jugement très-droit et d’un esprit très-prompt, il établissait ses raisonnements sur des bases positives et savait en déduire des con-