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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

Schéele et Lavoisier, que naquit à Dresde Charles-Frédéric Wenzel. Son père, qui était relieur, l’occupa d’abord aux travaux de sa profession ; mais, à quinze ans, le jeune Wenzel s’échappa de la maison paternelle et s’abandonna aux chances d’une vie aventureuse. Il arriva en Hollande, apprit à Amsterdam la Pharmacie et la Chirurgie, fit un voyage en Groënland et obtint le titre de chirurgien de la narine hollandaise. Revenu en Saxe, il étudia les sciences à Leipzig, en 1766, et fut couronné par la Société de Copenhague, pour un Mémoire sur la réverbération des métaux. En 1780, il fut appelé à diriger les mines de Freyberg et occupa cet emploi jusqu’à sa mort, arrivée treize ans après. Quelque temps auparavant il avait publié l’ouvrage qui fait la base de sa réputation.

Cet ouvrage, intitulé : Leçons sur l’affinité (Lehre von dem Verwandschaften der Korper), parut en 1777. Il y expose le résultat de ses observations sur la double décomposition des sels et donne une explication nette et exacte de la permanence de la neutralité qui s’observe après la décomposition mutuelle de deux sels neutres. À l’aide d’analyses d’une admirable précision, il prouve que cet effet provient de ce que les quantités de bases qui saturent un même poids d’un acide quelconque saturent aussi des poids égaux de tout autre acide.