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LAVOISIER.

que s’accomplissent tous les phénomènes de la vie des animaux et des plantes.

Non-seulement ces corps jouent un grand rôle dans les corps bruts, dans la formation ou l’altération des produits qui constituent la croûte du globe ; mais, on peut le dire hardiment, sans leur présence, sans leurs admirables rapports, la vie n’aurait jamais paru à la surface de la terre ; elle n’y eût pas rencontré la matière obéissante qu’elle façonne avec tant d’art et de facilité.

Ce sont ces quatre corps, en effet, qui, s’animant aux feux du soleil, le véritable flambeau de Prométhée, se montrent, sur la terre, les agents éternels de l’organisation du sentiment, du mouvement et de la pensée. Ce sont ces quatre corps, qui, par leurs réactions, leurs combinaisons et leurs décompositions sans cesse renouvelées, demeurent, à la surface de notre globe, les agents éternels de la vie, de l’activité intellectuelle et du bonheur moral.

Spectacle sublime, qui, dès le début de la doctrine nouvelle, en révélait au monde les hautes destinées !

Et pourtant ce n’était point la que devaient se borner les découvertes de la Chimie moderne. Il existe des lois que Lavoisier n’a point connues et qu’il aurait pu découvrir néanmoins si les grands phénomènes à l’étude desquels il avait consacré sa vie n’eussent absorbé toute son attention, ou peut-être si sa vie