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LAVOISIER.

change leur sang veineux en sang altériel, en même temps qu’il développe la chaleur qui leur est propre ;

Il forme partie essentielle de la croûte du globe tout entière, de l’eau, des plantes et des animaux ;

Présent dans tous les phénomènes naturels, sans cesse en mouvement, il revêt mille formes ; mais je ne le perds jamais de vue et puis toujours le faire reparaître à mon gré, quelque caché qu’il soit ;

Dans cet être éternel, impérissable, qui peut changer de place, mais qui ne peut rien gagner ni rien perdre, que ma balance poursuit et retrouve toujours le même, il faut voir l’image de la matière en général ;

Car toutes les espèces de matière partagent avec lui ces propriétés fondamentales et sont comme lui éternelles, impérissables ; elles peuvent comme lui changer de place, mais non de poids, et la balance les suit sans peine à travers toutes leurs modifications les plus surprenantes.

Réfléchissez un instant, Messieurs, et vous verrez qu’en quelques phrases Lavoisier venait d’anéantir toutes les imaginations dont la vanité des écoles philosophiques se berçait depuis deux mille années, tout comme il venait d’anéantir les doctrines fausses qu’une expérience incomplète avait suggérées à Stahl.

Méditez-les ces phrases, et vous verrez que La-