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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

qui ne le contient pas, c’est folie ; mais, comme tous les métaux sont formés de mercure et de soufre plus ou moins purs, on peut ajouter à ceux-ci ce qui est en défaut ou leur ôter ce qui est en excès. Pour y parvenir, l’art emploie des moyens appropriés aux divers corps. Voici ceux que l’expérience nous a fait connaître : la calcination, la sublimation, la décantation, la solution, la distillation, la coagulation, la fixation et la procréation. Quant aux agents, ce sont les sels, les aluns, les vitriols, le verre, le borax, le vinaigre le plus fort et le feu. » On sent, à la fermeté du style de Geber et à la netteté de ses expressions, qu’il résume des idées bien arrêtées et qui probablement lui viennent de loin. Outre le mercure et le soufre, Geber reconnaît un troisième principe : c’est l’arsenic.

Écrivant en arabe, Geber a dû initier les Arabes, plus que toute autre nation, aux pratiques de son art. Aussi, est-ce chez ce peuple surtout que se trouve cultivée l’Alchimie après Geber ; et bientôt nous voyons paraître, dans cette contrée, des auteurs bien connus dans l’histoire de la Médecine et de la Pharmacologie. Ce sont Rhazès, Avicenne, Mesué, Averroës, qui laissèrent des noms célèbres, soit pour avoir décrit quelques préparations nouvelles, soit pour avoir cherché à donner à la Médecine un mouvement nouveau.