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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

elle devient plus travaillée à mesure que le sujet grandit ; elle se colore, quelque poésie vient même se mêler à sa grave pensée, et l’on peut dire que, dès qu’elle est sûre du terrain, son imagination ne craint pas de s’y engager et de se permettre quelques images, toujours justes et du meilleur goût.

Ce qu’il est dans chaque partie de ses recherches, Lavoisier l’est aussi pour leur ensemble.

Ainsi, quand, parvenu au terme de ses recherches, il croit pouvoir les réunir en un ouvrage élémentaire destiné à les populariser, celui-ci présente une description claire, nette et logique de toute la Chimie philosophique qui lui est due. Cependant, pris à part, chaque chapitre ne brille que par sa clarté, mais leur ensemble offre l’enchaînement le plus parfait et le plus logique.

Mais, quand cet ouvrage est terminé et qu’il veut en résumer les principes, sûr alors de ses détails, car ce qu’il veut avant tout, c’est une base composée de faits certains, de faits vrais, incontestables, il écrit son discours préliminaire, modèle de raison élevée, de philosophie et de logique, tout comme il est un modèle de langage noble qui convient aux sciences. C’est ainsi que pour lui les faits ne sont qu’un moyen de s’élever à de hautes pensées.

Avec Lavoisier tout tend sans cesse à la perfection,