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ORIGINES DE LA CHIMIE. — ARABES.

n’ait point la prétention de se donner comme inventeur des notions réunies dans son ouvrage, il est difficile de voir en lui un simple compilateur. Quoi qu’il en soit, nous lui devons du moins la possibilité de nous faire une idée juste de l’état de la science à cette époque. Son ouvrage, écrit tout entier dans une vue alchimique, nous montre que déjà l’on croyait dès longtemps à la transmutation des métaux, et l’on sait que cette erreur, dont on ne connaît point la source, s’est prolongée pendant un grand nombre de siècles. On y trouve aussi l’indication de la médecine universelle. Geber donne, en effet, son Élixir rouge, qui n’est qu’une dissolution d’or, comme un remède à tous les maux, comme un moyen de prolonger la vie indéfiniment et de rajeunir la vieillesse.

Au surplus, c’est bien avant Geber que se montre pour la première fois le mot d’Alchimie. Dès le quatrième siècle, on voit la Chimie désignée sous ce nom, dans lequel la particule al exprime une perfection, comme s’il eût existé des chimistes purement routiniers, et que des chimistes plus lettrés eussent voulu se distinguer d’eux.

Quelques phrases tirées du traité le plus pratique de Geber, celui qui est intitulé : De investigatione magisterii, vont vous initier à la Chimie de cette époque : « Prétendre à extraire un corps de celui