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LAVOISIER.

chaleur qui se perd et se dissipe rend compte à Lavoisier des phénomènes de la combustion.

Les corps solides sont donc des gaz dépouillés d’une partie de leur chaleur, et Lavoisier ne manque pas d’en tirer une conséquence qu’il oppose à celle qui précède :

« Si la terre se trouvait tout à coup placée dans une région très-froide, dit-il en effet, l’eau qui forme nos fleuves et nos mers, et le plus grand nombre des fluides que nous connaissons se transformeraient en montagnes solides, en rochers très-durs, d’abord diaphanes, homogènes et blancs, comme le cristal de roche, mais qui, avec le temps, se mêlant avec des substances de différente nature, deviendraient des pierres opaques diversement colorées.

» L’air, dans cette supposition, ou au moins une partie des gaz qui le composent, perdant son état élastique, reviendrait à l’état de liquidité, produisant ainsi de nouveaux liquides dont nous n’avons aucune idée. »

Or vous savez comment cette belle conclusion a été vérifiée par M. Faraday et par M. Thilorier dans ces dernières années.

En général, et l’on ne peut manquer d’en être frappé, tout ce que Lavoisier a écrit sur la chaleur, soit dans le recueil de ses Mémoires, soit dans sa Chimie, est rempli de verve et de vérité. S’agit-il de